top of page

Stuttgart - Une ville qui roule

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024



Été 1885, cela fait maintenant deux ans que Gottlieb Daimler et Wilhelm Maybach ont fait breveter à Stuttgart un moteur à gaz de 1 cylindre. Ils viennent de mettre le point final à l’élaboration d’un « moteur à explosion » qu’ils installent sur un engin à deux roues : la moto est née. Un an plus tard ils renouvellent l’essai ; cette fois-ci sur un véhicule à quatre roues : c’est l’automobile qui est née. Les moteurs de Daimler ont dès leur naissance l’objectif d’accompagner les véhicules sur la terre, sur l’eau et dans les airs. 3 éléments. 3 branches. Le logo Mercedes est né.


Stuttgart, ville sans histoire



Vendredi 14 juillet 2023


138 ans après l’invention du moteur à explosion, nous voici donc à Stuttgart, Länder du Bade-Wurtemberg. À l’heure où l’on vante l’électrique, les « mobilités douces » et où les transports polluants commencent à être conspués, les heures de gloire du moteur à explosion semblent derrière nous. Pourtant, avec 1,5 milliard de voitures en circulation dans le monde, chiffre qui ne cesse de progresser à l’échelle mondiale, le règne de l’automobile est loin d’être terminé.



Nos premiers pas à Stuttgart révèlent une ville de béton dominée par l’architecture insipide et désormais vieillotte des années 60-70. À l’instar de Berlin, Stuttgart n’a pas été épargnée par les bombardements alliés de la seconde guerre mondiale. À la sortie de la gare, la longue rue piétonne et commerciale n’est guère avenante et les vitrines clinquantes de Vuitton et de Porsche semblent en décalage avec l’aspect suranné de l’architecture.



En remontant rapidement l’histoire de Stuttgart, je me suis étonné du fait que la ville, jusqu’à la période industrielle, n’a jamais vraiment été au cœur de la grande histoire. Le royaume de Wurtemberg lui-même ne date que de 1805, né d’une alliance opportuniste avec Napoléon. Avant cela, le duché était une terre agricole qui donna naissance à plusieurs empereurs de la lignée des Hohenzollern. Ce fait qui peut sembler d’importance, n’a pourtant jamais été déterminant dans l’histoire régionale. Les habitants de la région, les Souabes, m’ont plutôt semblé avoir pâti d’un manque de reconnaissance. Leur langue (le Souabe) s’éloignant du haut allemand, ils étaient mal compris des autres provinces. Un duché agricole, pauvre en ressources naturelles, dont les habitants étaient réputés économes (pour ne pas dire radins) et incompréhensibles ont fait des souabes des gens ingénieux.



C’est vraiment l’époque industrielle qui a placé Stuttgart sous les feux des projecteurs. Dans un XIXème siècle mouvementé, parcouru par la montées du nationalisme et la création de l’Allemagne en 1871, la ville est un berceau d’entrepreneurs-ingénieurs inventifs.



/H2 Mercedes, ville dans la ville



Naturellement, nous commençons notre visite de Stuttgart en nous dirigeant vers le musée Mercedes, véritable épicentre économique de la métropole avec Porsche et le groupe Bosch.



À l’aide d’un vélo en libre service de médiocre qualité, nous passons les collines de Stuttgart pour nous aventurer dans une zone où les avenues et rues portent le nom de Mercedes ou de ses fondateurs. À perte de vue : amphithéâtre Mercedes, stade Mercedes, musée Mercedes, bureaux Mercedes et d’énormes parking peuplés bien évidemment de Mercedes. L’argent coule à flot. Le bâtiment futuriste est magnifique.



Sur 8 étages construits comme une vis sans fin, l’histoire du monde se confond avec celle de Mercedes. Des calèches motorisées aux succès des courses automobiles, en passant par le nazisme, la papomobile et jusqu’aux véhicules du futurs, des centaines de voitures, de camions, de bateaux, de bus, d’avions, de moteurs, sont lustrés et exposés majestueusement au travers d’une muséographie extravagante à la gloire du constructeur.



Ici c’est la Mecque des mécaniciens et des pères de famille allemands qui se font une joie d’expliquer aux plus jeunes le fonctionnement des pistons et autres rouages déterminants des nombreux moteurs mis à nus devant nous pour le plus grand plaisir des férus d’automobile. La philosophie du groupe se décline à l’infini sur tous les panneaux : puissance, élégance et confort … pour les plus riches. La destination bourgeoise des Mercedes fait assez peu de doute puisque, des débuts de l’aventure à aujourd’hui, le groupe s’est toujours adressé aux puissants.



Alors que 35 degrés sont attendus demain, notre première journée à Stuttgart s’achève à la piscine. La journée suivante sera consacrée à la découverte de la campagne et de ses villes traditionnelles.

Comments


bottom of page