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02. Premiers pas à Manille 🇵🇭

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024

Aéroport de Riyad, 27 avril. Vers 22h



Pour qu'elle raison la compagnie nationale d'Arabie Saoudite propose des petits prix pour aller à Manille (autour de 200€ pour un Paris-Manille via Riyad) ?



Alors que nous flanons dans l'aéroport vide de Riyad la réponse à cette question trouve soudainement sa réponse sous nos yeux. La salle d'embarquement de notre vol s'est remplie quasi totalement de Philippins amusés de voir deux étrangers ici, qui plus est des Français. Dans un anglais impeccable une femme d'une quarantaine d'année nous interroge dès que nous nous asseyons "Hi ! Are you italians ?". Non, nous ne sommes pas italiens. Elle poursuit "d'habitude ce sont des Italiens qui viennent avec nous. Les Français c'est nouveau !" Le petit groupe de Philippins rigole. Un chat de race bien toiletté sort de sa cachette et monte sur les genoux de Diane. "Nous on travaille tous ici et on rentre à la maison. Et vous, vous allez où ?". Tout le monde rigole de nouveau quand le chat ronronne sous le nez attendri de Diane, en quête de carresses.



Par centaines les travailleurs Philippins qui attendent ici, pour majorité des femmes, sont employés par Riyad pour aider aux tâches domestiques et aux chantiers du pays. Entre 600 000 et un million de Phillipins sont employés dans le royaume saoudien et 2,5 millions dans tous les pays du golfe selon les données du journal Le Monde. Ici comme aux Etats Unis et ailleurs, des millions de Phillipins parfaitement bilingues en anglais alimentent la main d'oeuvre bon marché des pays riches. Les Philippins avec nous n'ont pas l'air pauvres, les vieilles dames portent de belles montres en or, portent des sneakers derniers cris. Une domestique Philippine gagne en effet 4 à 5 fois plus à Riyad qu'à Manille. Il est donc désormais facile de comprendre pourquoi la compagnie nationale saoudienne affrète à la pelle des avions entre les deux pays, et pourquoi les voyageurs internationaux peuvent désormais profiter du filon. Un air de vacances flotte désormais dans l'aéroport qui prend des airs de Philippines.



Le vol à venir dure presque 9 heures et nous conduit de nuit au dessus du Qatar, d'Oman, de l'Inde, de la Birmanie, du Vietnam et enfin, vers midi et demi heure des Philippines, la silhouette d'une île apparaît et bientôt des maisons aux airs de bidonvilles surgissent à perte de vue.



Vendredi 28 avril, vers 13h heure locale (7h, heure de Paris)



Plus de 24 millions d'habitants avec sa périphérie, sixième plus grande agglomération de la planète juste derrière Shanghaï d'après Wikipédia, près de deux fois et demi Paris. Il fait 35 degrés et les Philippines nous ouvrent leurs portes dans un anglais parfait, annonciateur d'un voyage facile. Nous récupérons des devises locales ainsi que la désormais indispensable puce 4G qui nous ouvre les portes du voyage.



À bord d'un taxi Grab (Uber asiatique), Manille dévoile une silhouette presque connue puisqu'elle présente de faux airs de Bangkok. On y retrouve la même chaleur, les mêmes autoroutes urbaines bétonnées et un désordre urbain où se mêlent grandes constructions, immeubles delabrés et logements neufs. La rue de notre hôtel présente une étonnante succession de commerces de pneus, de vendeurs de pièces détachées de voiture et de stands de nourriture de rue. Face a notre petit hôtel à 17€ la nuit, une église nommée "Iglesia Evangelista" rappelle les racines catholiques et espagnoles du pays.



Nous logeons à Makati, le centre des affaires de la ville, également proche de l’aéroport. Pour le reste, les quartiers branchés se nomment Malate et Ermita, le nom de l’ancien quartier espagnol est Intramuros ("la ville fortifiée"), alors que Quezon City est le quartier étudiant.


Dans le tumulte de la circulation, d'anciennes jeeps américaines transformées et reconverties en bus collectifs détonnent dans le paysage. Leurs silhouettes caractérisent Manille, la ville pauvre aux influences américaines. Ici, il y a 11 millions d’habitants mais pas de centre ville, du fait que la métropole est en réalité un regroupement de dix-sept villes. Étendue sur 630km2, elle fait six fois la taille de Paris. Sur les 12 millions d'habitants de la ville, 3 vivent dans des bidonvilles dont le plus fameux d'entre eux se nomme Tondo.


Après plus de 24h de voyage nous posons enfin nos bagages dans une petite chambre simple et propre. Même si la fatigue nous dévore un peu nous visitons rapidement Makati et nous dirigeons le soir dans le quartier d'affaire pour admirer le coucher de soleil depuis un roof top. Autour de nous un faux air de New York, ou plutôt un Gotham City qui prendrait vie : des Américains en vacances sirotent des cocktails, des "tips" tombent, une tour Trump s'illumine, de grands immeubles pauvres s'érigent, des mendiants tendent la main et des gardes lourdement armés patrouillent. Manille est connue comme une capitale violente et dangereuse, on a donc sur nous le minimum d'affaires. On goûte le plat national : l'Adobo, un délicieux ragoût de viande de porc et de poulet cuit dans de la sauce soja avec du riz épicé. Ici, à la différence du reste de l'Asie, on mange sans baguette. Le service est impeccable et les Philippins sont d'une gentillesse infinie. La nourriture coule à flot dans le quartier où se mêlent burgers , nourriture mexicaine, nouilles chinoises, ramen japonais et bars américains. Dépaysement connu, on se dit que jusque là les Philippines nous donnent l'air d'être "l'Asie pour les nuls". On ne va pas s'en plaindre, c'est facile.



De retour à l'hôtel le sommeil nous emporte rapidement. Demain nous rejoignons l'île du Sud : Palawan.







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