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03. Palawan

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024


Palawan, la moins peuplée des îles des Philippines avait attiré mon attention à la lecture d'un article du magazine Géo. On pouvait y lire la description d'une île qui ressemble à "un songe tropical où l’imagination s’enflamme vite (…). Avec ses rivages déserts et ses lagons translucides où affleurent les coraux, ce territoire ancré au nord-est de Bornéo a gardé presque partout une atmosphère de premier matin du monde. La destination est encore neuve, et le tourisme, une activité récente. (...) Palawan possède tous les atouts pour aimanter les amateurs de beauté brute, à commencer par sa nature intacte et l’un des plus beaux littoraux d’Asie du Sud-Est. Ses forêts pluviales, qui tapissent l’intérieur des terres, n’ont pas connu le sort des autres jungles du pays, ravagées par l’abattage illégal. Résultat, on continue de trouver sous la canopée des espèces endémiques étonnantes, comme le balintong (un mammifère de la famille des pangolins), le chevrotain de Balabac, un herbivore à gueule de cerf, armé non pas de bois mais de défenses et mesurant la taille d’un gros rat, ou encore l’éperonnier napoléon, un faisan au plumage de paon qui est devenu l’emblème de l’archipel. Côté mer, Palawan se situe sur la pointe nord du fameux Triangle du corail, ce qui lui vaut des fonds marins parmi les plus beaux du monde."



Avec une description aussi alléchante, l'île avait naturellement rejoint le catalogue des désirs de voyages tropicaux.



Samedi 29 avril, 5h30 du matin



Nous quittons Manille à bord d'un Grab (équivalent de Uber) qui nous coûte dans les 200 pesos (moins de 4€) avant de nous envoler pour Puerto Princesa. Malheureusement le vol est annoncé avec 2 heures de retard, mais cela n'entame pas notre moral. Le voyage offre de magnifiques vues sur Luçon, Coron et Palawan et vers midi nous posons pied à notre destination.



La ville de Puerto Princesa est située à peu près au centre de Palawan. En recherchant des hôtels sur internet, je me suis rapidement aperçu d’un incongruité : il y a de nombreux hôtels au nord de cette ville, mais un seul miteux dans toute la partie sud de l’île. Cette énigme trouve une résolution rapide en consultant le site du ministère des affaires étrangères : le sud de Palawan est en proie aux actes de pirateries et aux enlèvements, c’est donc aujourd’hui une zone interdite.



Après la Thaïlande, nous avions envie de renouer avec des hébergements excentrés des grands noeuds touristiques. Alors que sur Palawan le tourisme se concentre massivement à la pointe nord dans le village d’El Nido (qui bénéficie de paysages extraordinaires), j’ai été chercher un point d’accroche plus humain. Début janvier j’ai donc détecté un nouvel établissement sans trop de commentaires situé dans une zone isolée à une heure de Puerto Princesa et dirigé par un français nommé Romain.



Les photos de Green Ocean parlent d’elles mêmes.



C’est un hébergement écologique ouvert en décembre 2022 et très bien pensé comprenant seulement 3 cabanes en bambou, un restaurant à base d'ingrédients locaux, un grand potager bio et une incroyable piscine à débordement ; le tout au cœur d’un paysage rural de jungles et de rizières donnant sur la mer. Le lieu est donc un véritable plaisir des yeux et des sens où l’on y goûte aussi la cuisine très maîtrisée d'un merveilleux chef philippin, qui a par ailleurs travaillé en France pour Rafic Hariri et servi la famille Chirac. Il élabore les plats de Green Ocean, donne des conseils et forme l'équipe en cuisine. Le résultat est superbe et c'est notamment pour nous l'occasion de goûter l'excellent chocolat philippin.



Romain, lui, a découvert Palawan en backpackers à la fin de ses études en 2009 et est tombé amoureux d'Île. Scientifique en France, il a fait de très nombreux allers retours à Palawan et s'est peu a peu investi dans la vie locale, jusqu'à concilier sa vie de chercheur avec la gestion d'un hôtel. Cela l'a ammené en 2019 à acquérir un terrain en friche sur les hauteurs du petit village de pêcheurs de Buenavista, et a l'aménager à son goût à l’aide de charpentiers locaux. "C’était un rêve", nous dit-il les yeux pétillants. En 2020, il a profité de la pandémie pour commencer l'édification des maisons, mais a du faire face en décembre 2021 au super typhon Odette qui a emporté une cabane dans une arbre et le début de construction de sa maison. L'incident l'a ammené à revoir ses principes de construction, pour que les habitats soient plus à même de résister à des catastrophes climatiques. Ocean Green est ainsi une réussite qui met en harmonie habitat et paysage, pour proposer un tourisme respectueux de son environnement, employant des locaux et proposant des excursions hors des sentiers battus. On se sent donc privilégiés.



L'après-midi est consacrée à la découverte de Buenavista, situé à une dizaine de minutes à pied de Green Ocean. Le village est préservé du tourisme et, avec son ambiance de pêcheurs, est très caractéristique de Palawan. La musique d'un hôtel accueillant des touristes locaux inonde l'atmosphère alors que des habitants installent des banderoles pour fêter ce weekend l'anniversaire de la fondation de la petite communauté.



Rouge-orange, le soleil se couche sur les îles au large de Palawan. Demain, l'exploration commence vraiment.

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