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L'Aspromonte et la Ndrangeta, à l'ombre de la mafia

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024



Vendredi 25 août 2023




Au petit matin, entre 7 et 8h nous espérons nous protéger de la chaleur en commençant tôt notre randonnée du jour. Nous partons du centre de Galiciano pour descendre vers l'Amandolea, la rivière presque asséchée qui coule dans le bas de la montagne. Les chèvres nous accompagnent sur des sentiers tortueux et rarement empruntés dans un paysage grandiose mais sec où poussent tout de même des vignes. Au loin, de l'autre côté de la rivière se dresse fièrement la silhouette du château Ruffo, ou plutôt de ses ruines. Notre drone capte quelques lumières de ce paysage fantastique.



Pour fuir la chaleur et les routes impraticables du parc, nous nous rendons vers la mer, où nous faisons halte dans un petit bourg nommé Palizzi Marina. Souvent, ici, les villages sont doubles. D'un côté on trouve un village traditionnel dans la montagne (ici Palizzi) et une extension a plusieurs kilomètres situé en bord de mer. La plage est à l'image de la montagne : silencieuse et sereine. La chaleur écrase tout le monde et les personnes âgées comme les plus jeunes simmergent dans l'eau pas si fraîche pour discuter. Vers 13h, tout le monde plie bagage mais laisse serviette et parasol replié sur site. La plage est une annexe de la maison où on se réfugie aux heures les plus caniculaires. Le bord de mer est ici deux fois coupés : derrière la plage il y a la ligne de chemin de fer où passé toutes les heures un train diesel d'un seul wagon, puis il y a la route.



Peu de temps après c'est nous qui replions bagages. Alors que la plage comme la montagne sont des saunas naturels, notre Fiat Panda a la climatisation incertaine est encore notre meilleur barrage face aux 36 degrés à l'ombre.



Hier soir j'ai lu des récits sur la Ndrangeta, la terrible mafia calabraise qui est aujourd'hui la plus riche et la plus dangereuse d'Italie et j'y ai appris que les villages qui abritaient les clans dominants étaient a quelques kilomètres de nous. Je ne résiste pas à ce drôle de tourisme mafieux. Après tout, on visite bien Corleone en Sicile. Mais visite t-on vraiment San Luca, Africo et Bianco ? Aucun guide touristique n'en parle et même la fiche wikipédia francaise de San Luca est vide.



Le village, difficile d'accès, nous accueille par une route mal entretenue, on entre par le cimetière et une stèle a la mémoire d'un carabinieri tué par la mafia. Mémoire ou avertissement ? Derrière moi, dans le rétroviseur, trois italiens au crâne rasé, lunettes noires visées au visage me suivent de près. Une Fiat Panda, devant, freine. Je suis pris en sandwich. Un doute plane. Des scooters avec des jeunes sans casques tournent autour de nous. Nous sommes entrés dans une capitale du crime.

 
 
 

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