Finis Terrae, littéralement « Là où fini la terre », le Finistère annonce la couleur. Avec plus de 2263 km de côtes cumulés selon le dernier recensement IGN, incluant 8000 îles et îlots, c’est le département possédant le plus de littoral de France devant les départements de Corse, de Guadeloupe ou de la Réunion. Le Finistère termine donc la péninsule bretonne en apothéose maritime avec une promesse poétique : la fin de la terre. Mais là où se termine la terre, quelle place l’homme peut-il avoir ?
Terre de Phares
Vendredi 21 juillet 2023
Nous récupérons Jade à Caen à 10h du matin le 21 juillet. Après avoir été dans le Cotentin en février dernier nous continuons donc nos ballades sur la côte française. Avant de rejoindre le Finistère, nous faisons halte au Cap Frehel, situé dans la région de Saint Malo.
La silhouette des phares, qu’on retrouve au Frehel, est emblématique de la Bretagne. Si le premier phare antique date de 299 avant notre ère (Alexandrie) et que le premier moderne, en France, de 1611 ; c’est véritablement après la révolution française, à l’ère industrielle, que les phares et balisent se développent sur le littoral français pour apporter plus de sécurité à un commerce maritime qui se mondialise déjà. Aujourd’hui encore près de 20% du trafic maritime mondial, selon Ifremer, passe par la manche et débouche en Bretagne.
A l’époque des gares et des ponts, le phare est donc devenu un emblème du monde moderne dont les constructions et les vies atypiques des gardiens de phare passionnaient les Français du XIXème. Autour de ces phares se crée tout un système de codes de navigation qui permet aux marins d’identifier leurs routes, on distingue ainsi les phares « de grand atterrissage » marquant les tournant des routes des navigations (comme le Crea’ch sur l’île d’Ouessant), des phares de jalonnement précisant le tracé d’une côte et, enfin, les phares d’entrée de port. Cette destination induit une hiérarchie qui fait des phares d’atterrissage des « phares de premier ordre » donc des phares extrêmement lumineux.
En 2023, 1500 phares maritimes sont encore en services dans le monde mais leur heure de gloire est derrière eux en raison des perfectionnements des outils de navigation moderne. Les phares bretons n’en constituent pas moins des monuments importants qui ont joué un rôle clé dans la vie des marins mais aussi dans l’imaginaire collectif français.
Le Cap Frehel, bien sûr, ne vaut pas que pour son phare même s’il est l’un des premiers édifié en France par Vauban au début du 18eme siècle. Pour le pique nique nous faisons halte au phare avant d’emprunter une partie du célèbre GR34 breton qui suit le littoral du Mont Saint Michel à Saint Nazaire sur 2000 km de randonnée.
Nous sommes donc ici, pour ce premier arrêt sur ce que l’on surnomme « la cote d’émeraude »
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