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04. Buenavista, dans la campagne de Palawan 🇵🇭

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024



Dimanche 30 avril 2023 - Jour 4 - Fête de la fondation à Isla Rita



Au quatrième jour de voyage, nous avons pour la première fois le sentiment d'être arrivés à destination et d'entrer dans le voyage. Ce matin, Romain nous a préparé une "carte au trésor" pour notre excursion du jour. Avec un sourire malicieux, il griffonne sur un papier une petite plage et indique à sa droite, légèrement au large, le chemin d'une barrière de coraux. En compagnie de Rintaro le cuisinier, de Daniel le capitaine et de Diwan notre guide (j'écorche peut être son prénom), nous prenons un petit bateau en direction de l'île face à Ocean Green : Isla Rita.


Le tour est très privé puisque nous sommes deux voyageurs pour trois accompagnateurs. Le temps joue des tours avec nous puisque le ciel bleu d'hier a viré au gris, avec quelques gouttes de pluie. Rita est située dans la baie d'Ulugan et est une île presque complètement vide puisqu'elle ne compte qu'un seul habitant : le gardien de l'île. Pour autant, nous ne sommes pas les seuls visiteurs du dimanche puisque des familles de pêcheurs ont envahi l'unique petite plage de l'île, y installant barbecues de poissons et marmites de riz. Les enfants chahutent dans l'eau, les ados s'initient à la pêche ou au Snorkelling, des adultes fredonnent des musiques populaires et une petite messe s'improvise dans une étrange petite chapelle à ciel semi ouvert.



Sous l'eau, on découvre des bénitiers géants, sorte de gigantesques coquillages dotés d'un orifice qui ressemble à un œil central et qui ont la particularité d'être sensibles et donc de se fermer lorsqu'on s'approche un peu trop.

Les coraux sont variés, on trouve des nuages entiers d'anémones et de poissons clowns. Ici, on a la sensation d'être aux premiers jours du monde, transportés dans un paradis perdu qui évoque dans mes souvenirs de cinéma les ambiances mélanésiennes du début du film La ligne rouge. Il faut dire que c'est ce week-end la grande fête de la fondation d'un des quartiers de Buenavista. On le célèbre donc sur l'ile, sur le rivage mais aussi sur l'eau avec des duels de bateaux.




Entre autres trésors que nous ramenons de ce premier jour, nos hôtes nous concoctent aussi un incroyable (car beaucoup trop grand) buffet barbecue qui nous régale. Le soleil se jouant de nous, il réapparaît seulement lorsque nous rejoignons le rivage de Palawan.


Pour la fin d'après midi, nous visitons le potager d'Ocean Green, qui me semble immense. On y cultive courgettes, choux fleurs, tomates, pommes de terre, poivrons, piments, pastèques jaunes... Autour de trouvent des manguiers et ce qu'il me semble être des cacaotiers. La pluie partie, le soleil rougeoie de toutes ses forces.



Lundi 1er mai 2023 - Jour 5 - Robinsonade à Marta Fe



Au petit matin, on enfourche un scooter. Une brume épaisse et basse tombe sur des formations rocheuses, de type pain de sucre. La végétation luxuriante et les montagnes caverneuses de l'intérieur de l'île forment un paysage renversant. La trentaine de minutes sur la route est comme un songe éveillé dans un décor de jungle qui semble tout droit sorti de l'imagination d'un artiste. La lumière, par touches, illumine des zones parcellaires pour mieux guider notre regard sur les hauteurs ou dans les rizières. Les dénivelés réguliers nous rappellent que Palawan possède du relief avec un sommet culminant à un peu plus de 2000 mètres.



Vers 9h, un homme d'une cinquantaine d'années, petit et sec avec de longs dread locks nous fait de grands signes dans une descente. Il s'agit de George, le meilleur guide de Sabang ! En compagnie de Juliette et Sylvain, deux jeunes Francais en escapade, nous mettons le cap sur un nouveau trésor : la plage isolée de Marta Fe. Cette fois-ci la carte est (partiellement) dans la tête de George.


Menant bon pas, il nous faut nous enfoncer entre 7 et 8 kilomètres dans la forêt pour atteindre la plage en 2 heures. L'excursion totalement hors des sentiers battus est un régal pour les yeux. Sur un sol de terre rougeâtre, sillonnant entre les hauts arbres et d'étonnants habitats paysans isolés, on suit une rivière, marche au milieu des buffles, traverse des ponts de fortune, s'émerveille des couleurs orange des champignons, du violet des fleurs ou du rouge profond des tiges d'ananas sauvages.



Au bout du chemin, l'air devient salé, la forêt s'amenuise et de grands palmiers semblent nous dire : c'est là. Et c'est là. Est-ce la plus belle plage du monde ? S'il y avait un concours et si elle figurait sur les cartes, elle pourrait sans doute y prétendre. Le sable blanc s’étend à perte de vue dans une anse où les vagues se fracassent.


Au bout de la plage, George nous montre son joyau caché : c'est ici que les tortues pondent et que leurs œufs éclosent. 82 bébés tortues ont été protégées par un habitant dans une "nurserie à tortues", mais George s'inquiète. Il connaissait bien l'homme qui s'occupait avec soin des tortues mais il est décédé l'an dernier et depuis c'est son fils qui s'en occupe, "un fêtard". Les bébés tortues sont prêtes à rejoindre l'eau mais sont enfermées, et il a peur qu'elles meurent. Il faut les sauver mais il n'a pas la clé.



L'histoire en reste là pour le moment. Nous nous jetons à l'eau et oscillons entre jeu avec les vagues et baignade dans ce décor de Robinson Crusoé. Vers 13h, après le pique nique, nous allons voir l'autre bout de la plage, tout aussi paradisiaque. Au loin, un homme seul sur une barque surgit de nul part et acoste vers George et notre deuxième guide. Quand nous revenons, je demande à Sylvain s'il va libérer les tortues. Il baisse la tête "il vient de les libérer mais vous étiez au loin". J'opte pour la blague. George renchérit, sérieux, "c'était urgent de les libérer". Avec l'homme venu du large, ils ont coupé avec une grosse pince le cadenas et ont mis à l'eau les tortues. Sylvain nous montre les vidéos, on est forcément très déçus d'avoir raté le spectacle qui avait l'air magique. Reste que les 82 tortues (ils les ont compté) nagent désormais au large de Palawan.



Le soleil se voile sur le retour et nous rentrons avant que l'orage du soir n'éclate. Les hôtes d'hier (dont une sympathique française venue pour plonger) laissent place à une famille indienne. Des éclairs discontinus surgissent sur les montagnes toutes les secondes pendant 6 bonnes heures. Les éclairs ont l'air de tous tomber au même endroit, on se croirait dans la guerre des mondes.



Mardi 2 mai - Jour 6 - Dans la rivière souterraine




L'air de rien, le soleil perce au réveil. Après avoir avalé un pancake chacun, nous enfourchons de nouveau notre scooter vers 7h30 du matin pour le mener jusqu'au terminus de la route. Sur les conseils de Romain, arriver tôt à Sabang nous a permis d'éviter les foules de touristes qui arrivent en van du Puerto Princesa et forment des couloirs d'attente qui peuvent visiblement durer jusqu'à deux heures. Quel trésor se cache dans cette carte bien connue des circuits ?



Ici, sur 8 kilomètres de long, s’étend la rivière souterraine classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO. Véritable curiosité, c'est une longue grotte dont l'accès se fait en bateau à moteur par la mer avant de pouvoir s'y aventurer dans une petite pirogue. La promenade de 45 minutes est très agreable, on est notamment marqués par les centaines de chauve-souris qui habitent les lieux.


Les commentaires audio qui forcent à donner des noms à chaque forme depuis le "Titanic" (avec la musique du film) jusqu'au "champignon de Mario" et autres assimilations religieuses sont plus discutables. Ici comme ailleurs, le site touristique est un peu victime de sa beauté : on nous mitraille de photos et les vendeurs de rue sont pressants. Cela reste tout de même fort peu en comparaison de bien des sites !


Sur le port de Sabang, comme dans toutes les écoles, dans toutes les places de villages et même dans de nombreuses maisons trône un équipement clé du pays : le panier de basket.


La plupart des Philippins ont beau ne pas être très grands, le sport importé par les Américains jouit d'une popularité très forte sur l'archipel et plus on le remarque, plus on le trouve omniprésent dans le paysage.

On fait quelques emplettes dans une épicerie de Sabang pour ramener dans nos bagages le délicieux poivre noir de Palawan puis on revient vers Ocean Green pour un dernier plongeon.


La chasse aux trésors sur l'île n'est toutefois pas terminée, nous allons bientôt embarquer en van pour une nouvelle destination : Port Barton.

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