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05. Aventures à Port Barton

Photo du rédacteur: Maxime PannetierMaxime Pannetier

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024




Dans 40 minutes notre bus doit partir de Port Barton pour Puerto Princesa. Seul problème, nous logeons au Jungle Bar, un superbe hôtel isolé au cœur de la jungle à plus d'une heure de marche de la ville et 20 minutes de moto par temps sec. Alors qu'un scooter et une moto conduites par des Philippins s'avancent vers nous sous le déluge, une espagnole alcoolisée s'esclaffe du bar "locos ! Locos ! Como mi !". "vous êtes fous ! Vous êtes fous ! Comme moi !". Elle explose de rire.



Diane est en maillot de bain deux pièces, je porte aussi mon maillot de bain avec une chemise type hawaïenne déjà trempée. Nos sacs à dos sont bardés de sac plastique pour éviter qu’ils ne soient complètement trempés. Un vieux scooter s'avance vers moi sur les rochers glissants pour que je monte. Le pilote est pieds nus, il n'a pas de casque. Je monte. Diane monte. Et c'est parti pour le grand huit. On descend une pente à 20% où l'eau de pluie se fond à la route. Entre rochers, petits cailloux et terre mouillée, le pilote slalome et freine avec les pieds. On passe un pont de 70cm de large, l'orage gronde, des chiens aboient, des buffles nous regardent passer. On glisse, on se heurte, on roule sur des bouts de terre surélevés au milieu de la boue, on s'enfonce de 50cm dans l'eau. Derrière, Diane tient à bout de bras son sac à dos empaqueté. La pluie embue mes lunettes, je ne vois plus rien qu'un parcours surréaliste au cœur des 1000 embûches de la jungle. Au bout de 15 minutes, on dévale une nouvelle pente très fortement inclinée mais cette fois-ci mon pilote angoisse. Il me montre les freins "break broke". Plus de freins ? Dans ma tête tout va très vite : pas de casque, des arbres ou un précipice ? Il contrôle avec le frein gauche qui part en vrille et essaie de freiner avec les pieds mais on va trop vite, il redresse. À temps, le frein droit revient peu à peu, on prend le virage mais on s'arrête finalement. La route s'est effondrée. Dans 25 minutes le bus sera parti. On descend des scooters en claquettes et maillot de bain pendant que nos deux pilotes sont pied à terre pour faire descendre leurs montures. Nous reprenons plus loin sur du bitume mouillé et j'indique à partir de mes souvenirs la route au pilote. À 8 minutes du départ du bus, on est déposés devant l'hôtel Hashtag Tourist (ça ne s'invente pas). On doit récupérer notre lessive et la gare de bus est à 5 bonnes minutes à pied par temps sec. J'abandonne. Diane demande à la propriétaire. Ni une, ni deux, elle appelle la compagnie de bus et un tuk tuk pendant que nous nous changeons et nous séchons. 15h01 nous sommes au bus, secs, avec nos bagages. Le chauffeur empoigne les valises, le moteur vrombit, l'eau vole en éclats autour du van. Il faut trois heures pour rejoindre Puerto Princesa. On arrivera une heure en avance.



36h plus tôt - Mardi 2 mai 2023, vers 16h



Le soleil est doux, la mer calme, Port Barton est une carte postale vivante. On loge dans un hôtel très modeste, située sur l'une des deux grandes rues de la ville. La plage offre de superbes points de vues et quelques bars de plage où prendre un verre en admirant le coucher du soleil. On prend la bière locale à succès, la San Miguel Light, qui est une sorte de Corona.



Port Barton est une ville au tourisme mesuré, ni sauvage comme Buenavista, ni surpeuplée comme El Nido. En absence de circulation d'air et de climatisation dans notre chambre, la nuit est toutefois très chaude.



Mercredi 3 mai, 8h40



On embarque avec un sac à dos pour la nuit sur un petit bateau en compagnie de 8 autres passagers, dont un couple de touristes philippins en vacances. La journée est consacrée à une spécialité Philippine, le "Island Hopping", autrement dit la navigation en bateau d'île en île avec barbecue sur la plage le midi. Autrement dit, c'est paradisiaque.



Pas de chance, j'ai oublié ma GoPro et je ne suis pas capable d'immortaliser les merveilleux moments de nage avec des tortues et les féeries de coraux de toutes les formes et de toutes les couleurs.


Le soir, le ciel noircit quand le bateau nous dépose sur White Beach, une plage quasi déserte située à 20 minutes à pied de notre hôtel du soir : le jungle bar. Au cœur d'un décor de forêt et de fermes ancestrales, nous avons une cabane semi ouverte sur la jungle. Vers 18h30 un orage tropical explose. Le son des éclairs est fracassant, signe qu'ils tombent proches de nous. Faut-il vraiment être dans une cabane dans un arbre à ce moment là ? Nous nous déplaçons sous la pluie et nous refugions dans la cabane principale-restaurant.



Au moment où on passe commande, les propriétaires Alex et Marine, un couple de français la petite trentaine, nous accueillent avec un accent du sud reconnaissable entre mille, qui tranche avec le lieu et l'ambiance. Très sympas, il nous confirment qu'on est les seuls clients ce soir et nous parlent un peu de leur vie ici. Cela fait seulement 4 mois qu'ils ont repris l'établissement. Ils l'ont racheté à une cousine de Marine juste avant la pandémie et avant le typhon Odette. Alex travaillait dans le nucléaire en Europe et Marine dans une exploitation agricole. Ils ont tout quitté pour venir s'installer ici avec leur fille de 2 ans nommée Calypso. Après des mois de doute ils se trouvent désormais bien ici même s'ils vont continuer à faire des allers et retours avec la France. Ils nous confient tout de même que depuis quatre mois ils commencent à saturer du riz et, comme les locaux, remarquent que le riz viet est "un peu meilleur" que celui de Palawan. Goût d'experts ! Selon eux (et les Philippins avec lesquels ils échangent) les forts orages ne sont pas normaux à cette période, leur intensité ne devrait pas être aussi forte.



Jeudi 4 mai



Après une nuit relaxante coupés du monde, la pluie s'est envolée et laisse place à un ciel un peu chargé mais meilleur. On en profite pour suivre, sur les conseils de Marine, un petit chemin pour voir le village agricole d’à côté. Trop vite la pluie revient s'abattre violemment sur nous et nous rince. Revenus à l'hôtel, la pluie cesse... Notre bus pour Puerto Princesa est prévu à 17h mais on se dit qu'on va avancer le départ pour prendre celui de 15h. Avant, nous faisons une dernière baignade dans les eaux limpides et avec quelques coraux de White Beach. J'aperçois une raie blanche magnifique ! Nous filons déjeuner au Jungle bar avant de partir pour Port Barton sous le retour d’une pluie diluvienne.



Après un retour chaotique en scooter-moto et une arrivée dans le bus in extremis, nous atteignons finalement Puerto Princesa. Le chauffeur de bus a la gentillesse de nous déposer juste devant notre hôtel (Nober Guest Housse) qui, comme un peu partout, ne propose que des douches froides. On découvre le quartier vivant de Puerto Princesa dans lequel nous sommes, il y a beaucoup de circulation et de stands de nourriture de rue. On va un peu plus loin dans un restaurant de fruits de mer en pleine mangrove. Un délicieux repas de crevettes achève notre aventure à Palawan. Demain nous serons à Manille puis, après 9 heures de bus, dans les montagnes.




 

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